Flore de nos alpages
L'arnica
Tout le monde connaît le gel à base d'arnica qu'on applique sur les bobos, les bleus et les bosses. Cette plante est utilisée depuis la nuit des temps dans la région. On fait macérer les fleurs dans de l'alcool et on utilise cette "teinture d'arnica" en compresses.
La gentiane jaune
Cette belle plante pouvant atteindre deux mètres est appréciée pour sa racine riche en amertume. On en fait des liqueurs et une eau de vie célèbre dans nos montagnes. Attention de ne pas la confondre avec le Vératre Blanc très toxique voir mortel. Pour les différencier les feuilles de la gentiane sont opposées, celles du vératre sont alternées.
Gentiane (feuilles oposées)
Vératre (feuilles alternées)
La linaigrette des tourbières
Cette plante des marais très fréquente dans les mouilles (tourbières) présente de jolies houppettes. Ces soies blanches furent dans le temps utilisées comme du coton de rembourrage. Sa lente décomposition dans l'eau forme les tourbières si précieuses à la biodiversité.
Les orchidées sauvages
L'orchidée vanille ou nigritelle noire
Cette petite orchidée de couleur pourpre dégage une délicieuse odeur de vanille ou de chocolat fondu. Elle est très fréquente.
Les orchidées sont protégées et il est interdit de les cueillir ou de les arracher.
L'orchidée de mai
Jolie orchidée de montagne, son nom latin dactylorhiza majalis vient du grec daktylos qui veut dire doigt à cause de ses racines en forme de doigts. Ses feuilles sont mouchetées. Elle ne dégage pas d'odeur mais vues de près ses fleurs rappellent vraiment celles des orchidées qui décorent nos appartements.
Les comestibles et aromatiques
Le Calament sarriette des Alpes
Elle dégage un parfum mentholé lorsqu’on froisse ses feuilles et attire les abeilles et papillons. Rare et discrète, elle ajoute une touche de couleur et de parfum aux sommets des Alpes.
Les feuilles peuvent être utilisées en cuisine comme herbe aromatique. On les emploie pour parfumer les plats à base de viande, de légumes ou de sauces, et parfois dans les infusions pour leur goût mentholé légèrement citronné.
Le Thé des Alpes (Sideritis hyssopifolia)
Appelé Hysope dans la région cette plante est très présente au Col de la Colombière. On la retrouve dans les pelouses rocailleuses et même au jusqu'au bord de la route. Très appréciée pour ses propriétés médicinales et sa saveur délicate. Réputée pour soulager les maux de gorge et renforcer les décences immunitaires, c'est aussi une excellente tisane au quotidien.
Le serpolet (Thymus serpyllum)
Petite plante aromatique rampante, proche du thym, qui pousse en coussins serrés et parfumés dans les alpages ensoleillés. Très mellifère, elle attire quantité d’abeilles et parfume délicatement l’air de Haute-Savoie. On l’utilise aussi en tisane ou pour relever les plats montagnards.
Salsifis des prés (Tragopogon pratensis)
Le salsifis des prés se distingue par ses fleurs jaunes en forme d’étoile qui s’ouvrent le matin pour se refermer à midi. Ses graines forment une grande boule duveteuse, semblable à un pissenlit géant, prête à se disperser au vent.
Apprécié pour ses jeunes pousses et ses racines comestibles au goût délicat, proche de l’artichaut. On le retrouve parfois dans les recettes traditionnelles ou en cuisine sauvage.
Le Chénopode, épinard sauvage (Chenopodium bonus-henricus) Ses grandes feuilles vertes se consomment comme des épinards, cuites à la vapeur, en soupe ou en gratin, et étaient autrefois très prisées comme légume de printemps. Elle est nutritive, riche en vitamines et minéraux, mais ses jeunes feuilles sont préférables aux plus anciennes, plus amères.
Les protégées et rares
Le Pavot occidental (Papaver occidentale)
Le pavot occidental est une petite fleur blanche de 10 à 20 cm, extrêmement rare en France. On ne le trouve quasiment que dans les éboulis calcaires du Bargy et du Jalouvre, notamment autour du lac Bénit. Discret et fragile, c’est l’un des petits trésors botaniques du massif. Ne jamais cueillir : l’observer de loin suffit à la préserver.
Le Lys martagon (Lilium martagon)
Une fleur élégante des sous-bois montagnards, reconnaissable à ses pétales rose violacé repliés vers l’arrière, tachetés de pourpre. On la croise souvent en lisière de forêt ou près des sentiers humides. Protégée dans plusieurs régions, elle annonce le plein été et apporte une touche de grâce aux prairies d’altitude.
Une petite anecdote : les anciens l’appelaient parfois “le lys tête-en-bas” à cause de ses fleurs pendantes.
Anémone printanière (Pulsatilla vernalis)
Cette petite fleur alpine, souvent l’une des premières à éclore après la fonte des neiges, est un vrai bijou des pelouses subalpines. On la reconnaît facilement à ses pétales blanc-rosé, son cœur jaune vif, et surtout son duvet soyeux qui la protège du froid encore présent au printemps.
Cette anémone est tellement velue qu’on dirait qu’elle porte une petite doudoune ! Ce duvet lui permet de capter la chaleur du soleil pour réchauffer son pistil… ce qui attire plus rapidement les premiers insectes frileux du printemps. Espèce protégée dans plusieurs régions alpines. On l’admire, on la photographie, mais on ne la cueille pas.