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Catastrophe: la nuit tragique du 12 juillet 1892

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En cette soirée du 11 juillet 1892, il fait très chaud à Saint Gervais.
La canicule dure depuis des semaines et aujourd'hui les paysans sont harassés. Ils se sont dépêchés de finir les foins car l'orage menace. Mais la chaleur est si lourde qu'il est difficile de trouver le sommeil.
Plus bas au Fayet, les curistes et le personnel du centre thermal sont un peu mieux lotis. Le torrent, tout proche, amène un peu de fraîcheur. Son chuchotement entre à travers les fenêtres grandes ouvertes.
Tout le monde ignore le drame qui se prépare.

Le centre thermal, qui fut reconstruit presque à l’identique après la catastrophe.

Ce qu’il resta du hameau de Bionnay.

Tout là haut, à 3200 mètres d'altitude, de violents craquements font vibrer le glacier de Tête Rousse qui domine le village. Ces dernières années une gigantesque poche d'eau sous-glaciaire s'est formée amplifiée par la forte chaleur récente.

A 1 heure 30 du matin, sous la poussée énorme de l'eau, la voûte de glace au dessus de la poche s'effondre.
La surpression engendrée fait exploser le front du glacier dans un fracas épouvantable.La poche d'eau estimée à 200.000 m3 mêlée à 90.000 m3 de glace va foncer vers la vallée à toute vitesse, se chargeant au passage de boue, d'arbres et d'énormes rochers pour former une masse totale de 800.000 m3.

En aval, un énorme grondement suivi d'un coup de vent violent réveille les habitants du hameau du Bionnay. Ils n'ont pas le temps de se lever. La plupart des maisons de bois sont pulvérisées par l'énorme vague meurtrière qui continue sa course macabre vers le bas de la vallée

Puis c'est au tour du centre thermal d'être touché. La vague de 10 mètres de haut déferle sur les bâtiments qui s'effondrent comme des châteaux de cartes. Les débris broyés s'étaleront dans la plaine en aval, en laissant sur place quelques 600.000 m3 de matériaux.

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175 personnes trouvèrent la mort dans cette nuit tragique du 12 juillet 1892. Des vicimes furent retrouvées jusqu'à Genève.

Pour éviter une deuxième catastrophe de ce type, il fut décidé de construire un tunnel de drainage qui permettrait à l'eau du glacier de Tête Rousse de s'évacuer. Mal situé, ce premier ouvrage ne fonctionnât pas. Il fut donc décidé de construire une nouvelle galerie d'évacuation dont la sortie se situerait à 3115 mètres d'altitude. En 1904, le tunnel fut achevé et permit l'évacuation des 22000 m3 d'eau qui s'étaient accumulés depuis 1892 dans la nouvelle crevasse. La sortie du tunnel fut régulièrement nettoyée tous les deux ans par l'O.N.F.


Puis le  risque planât de nouveau sur la Vallée en 2010. Une nouvelle poche fut localisée à 75 mètres de profondeur. Sa contenance faisait craindre le pire : 65 000 mètres cubes.

Pour réduire le risque d'inondation dans la vallée, des opérations de pompage titanesques furent lancées et en l'espace de cinq ans le volume d'eau présent dans la cavité ramené à 10.000 m3.

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Bloc laissé par la coulée de 1892 dans le parc thermal.

Photos : Jacques NICOLE