Randonnée de Rocafort à Bethléem
PHOTOS :
Jacques NICOLE
Dénivellation: 655 m
Alt. départ: 825 m
Alt. arrivée: 1480 m
Difficulté physique : 2/5
Difficulté technique : 1/5
Temps de montée : 2h
POINT DE DÉPART : Dans les hauteurs de Boëge parking en bas du hameau "Le Penaz"
Du Penaz suivre la piste forestière jusqu'à un replat où on peut observer une meulière présentant une meule inachevée.
Encore un quart-d'heure pour atteindre les ruines du Château situées à une altitude de 956 m sur un éperon rocheux dominant la vallée et offrant un magnifique panorama.
Dans nos jardins, trône parfois une de ces meules de grès, garnies de jolies fleurs. Elles ont traversé les siècles mais avant d’être retraitées elles ont écrasé quantité de grains pour en extraire huiles,farines et jus. Jadis, chaque village avait son moulin. La meule, le plus souvent mue par l’eau du ruisseau, était commandée à une carrière spécialisée dans l’extraction des meules appelée "La Meulière"
La meule était tracée à même la paroi puis un sillon creusé tout autour. Des coins étaient forcés dedans et mouillés régulièrement. Le gonflement du bois détachait alors la meule en faisant éclater la pierre. Il existe plusieurs meulières dans les Voirons mais la plus célèbre se trouve dans le proche Vouan. Voir la page Meulières du Vouan
Mais depuis plus de vingt ans, Jean Paul (vidéo) un passionné du Château travaille à restaurer ces restes. Cette visite qui est un voyage dans le passé vaut détour.
Construit au XIIe siècle pour défendre l’accès de la vallée par Saxel, propriété des seigneurs de Boëge, il fut pris après un long siège au début du XIVe siècle (la date de 1305 est avancée) et brûlé par le comte de Genève. Il fut définitivement abandonné au XVe et ce qui en restait finit par disparaître dans la végétation.
Après cette pause historique il faut à peine une dizaine de minutes pour atteindre la Pierre Copacou dite aussi Pierre aux Sacrifices ou Pierre à Cupules. En effet, trois petites mystérieuses cavités appelées cupules sont creusées à son sommet et laissent imaginer qu'on ait pu y réaliser des sacrifices mais d'autres théories existent, elles ont pu par exemple être utilisées pour piler du grain ou des colorants.
Reprendre la montée. Forêts et pâturages se succèdent jusqu'à rejoindre la route asphaltée qui mène au Monastère tout proche. Fondé en 1967, le Monastère Notre-Dame de la Gloire-Dieu ne se visite pas. Il est le plus ancien haut lieu marial de Haute-Savoie. Les moniales ont développé divers artisanats dont celui de vaisselle en grès vendues dans le magasin ouvert tous les après-midi.
Il faut un quart-d'heure pour atteindre le sommet des Voirons parcouru par un large sentier. Prendre à droite pour rejoindre le Signal des Voirons. Clou de la randonnée, ce promontoire offre une vue époustouflante sur le Chablais et le Léman. Le jet d'eau de Genève, d'un fin trait blanc signale la belle ville Suisse. De l'autre côté les Chaînes du Mont-Blanc, des Aravis et du Bargy nous invitent à identifier leurs différents sommets à l'aide de deux belles tables d'orientation.
Repartir en arrière pour rejoindre le Saut de la Pucelle. Drôle de nom pour cet observatoire moins dégagé que le précédant mais beaucoup plus vertigineux.
Une légende raconte que Brigitte, une jeune bergère dont la vertu égalait la beauté, gardait des chèvres sur les crêtes des Voirons. Elle vit soudain sortir de la forêt le dénommé Monraz, fauconnier du seigneur de Boëge, dont elle avait repoussé maintes fois les avances. Comme possédé, ce dernier se jeta sur la jeune fille, mais elle réussit à esquiver l’attaque et à fuir. Arrivée au bord de l’abîme, avec le fauconnier à ses trousses, Brigitte préféra se jeter dans le vide plutôt que d’être déshonorée.
Deux heures plus tard, des bergers trouvèrent par hasard la jeune fille, vivante mais les pieds blessés, au pied de la falaise de cent mètres de haut.
Le chemin de retour se situe près de l'entrée du monastère. Une pancarte indique "Chez Ruffieux, le Penaz". Une longue descente dans les bois ramène au point de départ en passant par le joli hameau de Lilette.
Une belle randonnée un peu longue mais qui peut parfaitement être scindée en deux balades : une première vers Rocafort et une seconde depuis le Monastère vers le Signal.